Les bateaux classiques transportent sur de longues distances un grand nombre de passagers ou de lourdes charges. Néanmoins, cela reste très lent et pollue beaucoup.
Pour les passagers, il existe une solution plus rapide et moins polluante : c’est l’hydroptère ou bateau volant. Il s’agit, au-delà d’une certaine vitesse, de soulever la coque hors de l’eau grâce à des foils ou ailes immergées.
Sommaire
Un peu d’histoire sur l’hydroptère
Depuis la fin du 19ème siècle, vu la faible puissance des moteurs de l’époque, des chercheurs ont essayé de diminuer la résistance de l’eau et accroître la vitesse des bateaux. Les hydroptères équipés de leurs « ailes » immergées semblaient une solution.
En 1897, Charles de Lambert et Horatio Philips propulsèrent un catamaran avec un moteur d’avion à vapeur !!!. Le comte de Lambert, en 1904, relança un hydroptère avec un moteur à explosion. Ces engins se soulevaient hors de l’eau.
Depuis, dans différents pays, des études se poursuivirent sur la position et la forme des foils en V, en L, en T … et sur les matériaux des ailes (bois, aluminium, acier).
C’est dans la seconde moitié du 20è siècle que les hydroptères vont se distinguer pour le transport de passagers par la vitesse et les économies d’énergie.
Par la suite, les gros bateaux vont gagner en rapidité et les hydrofoils vont diminuer. En effet, leur développement est plus coûteux et ils sont plus fragiles.
Comment fonctionne un hydroptère ?
Le principe des hydroptères repose sur la diminution de la trainée dans l’eau. Le bateau se soulève sur ses foils à partir d’une certaine vitesse. Celle-ci dépend de la masse totale, du moteur et de la forme hydrodynamique de la coque.
Seuls, les foils subissent la résistance de l’eau. L’énergie de la propulsion peut servir plus au déplacement et l’augmentation de vitesse est considérable. De 40 km/h pour les bateaux, elle atteindrait 300 km/h. Pour le même trajet, le temps est réduit par 6 ou 7.
Les nouveaux matériaux légers et résistants comme la fibre de carbone ont permis de grands progrès pour la stabilité et la vitesse.
Un voilier trimaran avec hydrofoils, l’Hydroptère, en 2009, a battu le record de vitesse dans sa catégorie avec 55, 5 nœuds soit plus de 100 km/ h. Les équipiers se trouvaient sur les bras de liaison à plus de 5 mètres au-dessus des vagues.
Ce voilier est resté inactif jusqu’en 2015 et est, actuellement, en restauration. Il sert de plateforme collaborative pour 11 laboratoires de recherche en aérodynamique, hydrodynamique, en sciences des matériaux, en électronique et en intelligence artificielle. Il se retrouve au carrefour de l’aéronautique, de l’automobile, des énergies et de l’industrie navale.
De nouveaux projets se développent autour des hydroptères de petite taille à propulsion électrique comme SeaBubbles sorte de taxi fluvial pour un pilote et 4 passagers. A partir de 8 nœuds, la coque est à 40 cm au-dessus de l’eau.
Des tests ont été réalisés sur le lac Léman et dans des grandes villes comme Paris, Lyon et Zurich qui disposent d’une voie fluviale.
Des navettes pour 8 personnes, propulsées par un moteur à l’hydrogène sont en développement aussi.
Le Flybus est en projet pour le transport en commun de 30 passagers.
Peut-on voyager en hydroptère ?
Il existe un hydroptère catamaran pour 145 passagers qui dessert l’île d’Elbe depuis l’Italie en 40 minutes. D’autres relient les îles grecques comme Corfou et Paxos.
A Saint Pétersbourg en Russie, 7 hydroptères pour 100 passagers amènent les touristes vers le Palais de Peterhof. Au Japon, certains relient Honshu à d’autres îles ou à la Corée du Sud. Le luxueux hydroptère Premier Jetfoil parcourt les 62,5 km entre Hong-Kong et Macao en quelques minutes.
Avec les moteurs électriques performants et la propulsion à l’hydrogène, ces bateaux volants ont un bel avenir !